SIMONE VEIL, UNE GRANDE DAME, UNE GRANDE AMIE

2017 (21b)

Simone Veil et Joseph Wresinski, Photo Alain Pinoges – Agence Ciric

François Phliponeau

France

Depuis vendredi, et l’annonce de son décès, les hommages pour Simone Veil arrivent de partout.
Tout le monde a entendu parler de sa déportation à Auschwitz, de son engagement pour le droit des femmes, de son ambition pour l’Europe. On sait moins qu’elle était amie de Joseph Wresinski et de Geneviève de Gaulle.

La déportation en 1944, les camps de concentration, « simplement » parce qu’elle était juive ! Toute sa vie, elle témoignera de l’horreur du génocide. Rescapée, comme Geneviève de Gaulle, elle fera preuve de l’immense énergie des survivants, gardant visible sur le bras le tatouage de son numéro matricule.

Ministre de la Santé en 1974, elle dépénalisera l’IVG, non qu’elle soit favorable à l’interruption volontaire de grossesse, mais pour que les femmes acculées à cette décision (il y avait alors 300.000 avortements clandestins par an), puissent le faire dans des conditions sanitaires et humaines acceptables.

Cinq ans plus tard, elle sera la première Présidente du Parlement européen élue au suffrage universel. Consciente des difficultés de la construction de l’Europe, anticipant les questions, elle fera partager sa conviction que l’Europe n’est pas un problème mais la solution.

Simone Veil était aussi une amie d’ATD Quart Monde. Ministre de la Santé, elle a souvent dialogué avec le Père Joseph. Témoin privilégiée, Gabrielle Erpicum se souvient des accords et des désaccords. « Ce qui est sûr, c’est qu’elle avait le souci des plus pauvres. »
Le 17 octobre 1987, c’est elle qui dévoilera la Dalle sur le parvis du Trocadéro.
C’est une grande dame à qui la France rendra hommage mercredi aux Invalides, à Paris. Avant, on le souhaite, qu’elle rejoigne Geneviève de Gaulle au Panthéon.

A Ravensbrück, Noisy et au-delà…RESISTANCE

A Ravensbrück jusqu’au 20 mai, à Montreuil à partir du 27 mai, Geneviève de Gaulle, ou « Le refus de l’inacceptable »

A Ravensbrück jusqu’au 20 mai, à Montreuil à partir du 27 mai, Geneviève de Gaulle, ou « Le refus de l’inacceptable »

François Phliponeau,

France

1945 – 2015, le 70ème anniversaire de la libération des camps de concentration éclaire notre calendrier de souvenirs épouvantables.

Il y a quelques jours, Auschwitz en Pologne, le Struthof en France et Ravensbrück en Allemagne ont commémoré le retour à la liberté de milliers de personnes enfin sorties de l’enfer.

Geneviève de Gaulle a survécu à ce qu’elle appellera « La traversée de la nuit ».

Après une telle épreuve, beaucoup auraient choisi le repos. Mais pas cette combattante, découvrant dans un bidonville de Noisy-le-Grand la même désespérance que dans son camp de concentration.

Pendant 34 ans, elle sera présidente d’ATD Quart Monde France, luttant sans relâche contre la misère et l’exclusion, dénonçant le totalitarisme de l’argent, encourageant chaque personne à développer la Fraternité.

La République française lui rend hommage en ce mois de mai, en même temps qu’à trois autres résistants, Germaine Tillion, Jean Zay et Pierre Brossolette. Le 27 mai à 17 heures (en direct à la télévision), elles et ils feront symboliquement, à Paris, leur entrée au Panthéon.

Ce « Temple des grands hommes » accueille depuis le 8 mai, et jusqu’au 10 janvier 2016, une exposition interactive qui permet de connaître, de comprendre, de motiver à poursuivre la lutte, et à refuser, nous aussi, l’inacceptable.

Comme le disait si bien Lucie Aubrac, « Résister est un verbe qui se conjugue au présent »…

Rencontre avec François Anthonioz

Rencontre avec François-Marie Anthonioz

Isabelle et Philippe, enfants de Bernard Anthonioz et de Geneviève de Gaulle, devant un panneau évoquant le parcours de leur maman

Isabelle et Philippe, enfants de Bernard Anthonioz et de Geneviève de Gaulle, devant un panneau évoquant le parcours de leur maman